Maître à penser de toute
une génération, il le fut tout autant par son
œuvre littéraire que par son style de vie. Dans
les années 1880, il fréquenta à Paris le
cénacle de Leconte de Lisle et les milieux symbolistes.
Il a 26 ans quand paraît le premier tome de sa trilogie
Le culte du moi , il se lançe dans la politique et est
élu député de Nancy en 1889. L’Affaire
Dreyfus l’incita d’emblée à se placer
dans le camp des antidreyfusards dont il devint l’un des
chefs de file. Dès lors, sa pensée s’orienta
vers un nationalisme fondé sur le culte de la terre et
des morts.
Pour défendre ses idées, il fonde, en 1894, son
propre journal, La Cocarde, et écrit surtout entre 1897
et 1902 la trilogie du Roman de l’énergie nationale
dans lequel le « culte du moi » se trouvait enfin
transcendé dans la fidélité au sol natal.
À la suite de « l’Affaire », il ne
devait plus quitter l’arène politique, assumant
la présidence de la Ligue de la Patrie française
puis celle de la Ligue des patriotes, à la tête
de laquelle il succéda à Paul Déroulède
en 1914, affichant enfin pendant toute la durée de la
guerre un patriotisme cocardier qui lui valut d’être
élu par Le Canard enchaîné, chef «
de la tribu des bourreurs de crâne ». L’année
1906 lui apporta la consécration politique et littéraire
grâce à une double élection : comme député
de Paris et comme académicien.